16 phrases qui expédieront vos mailings à la poubelle

By Lotfi BENYELLES

Aujourd’hui, c’est un grand jour pour Aurélie. Elle a travaillé sur son fichier de contacts pendant des semaines et elle s’apprête à envoyer son premier mailing à l’instant.

Son produit : elle propose d’aider ses clients à trouver des prospects sur Linkedin.

Parmi ses destinataires, il y a Cyril. C’est un marketeur compétent et très reconnu dans son domaine. Ça fait plusieurs mois qu’il s’intéresse à Linkedin pour augmenter la visibilité de ses services.

Aurélie a donc bien plutôt réussi son ciblage.

Pourtant, à la lecture de la phrase du titre : “Confiez-nous…”, Cyril supprime mécaniquement le mail sans même prendre le temps de pester.

Le travail d’Aurélie n’a donc servi à rien : quelque chose dans l’écriture du mail a fait décrocher son lecteur.

Et la totalité des autres mails envoyés par Aurélie à ses prospects ce jour là ont connu le même sort.

La vente et c’est du langage.

Un mail de prise de contact dans une prospection à froid, c’est la première étape d’un dialogue de vente.

Son but c’est de retenir l’attention du destinataire et de l’amener à établir un premier contact avec vous.

  • Les prestataires de service, utilisent la prospection à froid pour solliciter des clients avec lesquels ils n’ont jamais eu de contacts auparavant
  • Les infopreneurs l’utilisent pour réactiver le contact avec une audience avec laquelle ils n’interagissent plus

Plus le langage est spécifique et adapté à la situation, plus on convainc facilement.

Le problème c’est que même si Aurélie a bien travaillé son ciblage, elle n’a fait aucun effort en terme d’écriture de vente, ou copywriting.

Son titre tout comme sa phrase d’accroche sont rédhibitoires. À aucun moment elle ne parle de Cyril et des problèmes qui pourraient l’amener à s’intéresser à l’offre d’Aurélie.

1. « Je souhaiterais entrer en contact avec vous » (ou prendre rendez-vous avec vous)

Au stade du premier contact, le client ne vous a ni confirmé son intérêt ni fourni d’information pour préciser son besoin. Cette demande est prématurée.

Cette phrase doit toujours être contextualisée. C’est-à-dire que le client doit voir exactement ce qu’il doit retirer d’un échange ou d’une prise de contact.

 

Reformulation possible : Afin de voir avec vous comment l’une de ces options pourra vous faire gagner jusqu’à 2 % d’abonnés en plus, je vous propose un échange téléphonique de 15 minutes.

2. « Pourriez-vous m’indiquer les bonnes personnes à contacter ?

Diagnostic : Vous demandez à votre cible de faire votre travail. C’est inapproprié. Un contrôle d’une liste de prospects sur Linkedin est un préalable à tout envoi.

Toutefois, si ce mail est adressé à quelqu’un dans une grosse boîte, il se peut qu’après ce contrôle le rôle de certaines personnes reste imprécis.

Dans ce cas, soyez transparents et après avoir explicité le problème que vous allez résoudre indiquez :

“Je ne suis pas parvenu à m’assurer sur Linkedin quelle serait la bonne personne à contacter chez XXX. Si vous n’êtes pas la bonne personne, pourriez-vous me mettre en contact avec la personne confrontée au (problème mentionné au début du mail).

3. “Pourrions-nous échanger au sujet de….

C’est une phrase décorative dans laquelle l’expéditeur se met tout de suite en situation de demandeur.

Elle n’est pas adaptée au contexte de la vente et de l’emailing. Si vous introduisez votre emailing par le problème que connaît votre client cible et la valeur que pouvez lui apporter, vous n’avez plus besoin de lui demander quoi que ce soit.

À la place, proposez-lui la reformulation du point 1

4. “Je voulais m’assurer que

Source : un spécialiste réseaux sociaux qui me proposent une assistance pour promouvoir le blog lotfi.marketing sur Facebook et Instagram

Toujours une phrase décorative. Dans un premier échange, privilégiez l’évocation du problème de votre cible et la façon dont vous pouvez le résoudre puis faites une proposition d’échange.

Ce type de phrase ou vous souhaitez vous “assurer de” peut intervenir uniquement pour un mail de relance, lorsqu’un client vous a indiqué qu’il vous rappelait début de semaine et qu’il ne l’a pas fait.

5. “Je souhaiterais échanger des informations

Derrière la situation d’échange, le client d’est pas dupe. Il sait bien que vous souhaitez collecter des informations pour améliorer votre ciblage et identifier des opportunités.

C’est à vous d’effectuer le premier travail de collecte et d’analyse et commencer par faire la preuve de ce que vous valez en évitant de soutirer des informations de façon maladroite.

6. “Je souhaiterai/ J’aimerai/ Je voudrai/ J’aurai besoin de…

98 % des emails de vente démarrent avec une phrase de ce type. Pourtant, vous n’êtes pas le sujet de la vente.

À ce stade, le sujet, c’est le client et son problème.

Maintenant, comment reformuler cette idée ? Imaginons que vous vendez des services Saas, votre transition idéale serait :

Je vous propose une présentation sur la façon dont MASOCIETESAAS a aidé des sociétés comparables à la votre à de développer tout en minimisant leurs dépenses en logiciels.

Dans la mesure où vous m’avez précisé qu’il s’agit de votre principale difficulté aujourd’hui, je suis sûr que cet échange

7. “Êtes-vous le décideur ?

Vous interrogez votre interlocuteur sur le poste qu’il occupe dans la société en vous disant que s’il n’est pas la bonne personne, vous pourrez lui demander de vous réorienter.

Vous vous fermez des portes, car vous demandez quelque chose sans rien donner en échange. De plus, interroger quelqu’un sur son statut est maladroit.

Voir la reformulation proposée en point 2.

 

Mailing de prospection

Phrase 7 — Êtes-vous le décideur ?

8. “Pour être honnête…” ou ses équivalents (sincèrement…, pour ne rien vous cacher, vous pouvez me faire confiance…)

L’honnêteté ne se décrète pas, elle se démontre dans le cadre d’une relation suivie à long terme. En abordant la question du jugement à un moment o°ù vous devez encore convaincre, vous éveillez au contraire la suspicion de votre lecteur.  

 

16 phrases mail poubelle

 

9. “Avez-vous le budget pour…?

Cette question est importante, mais elle est prématurée dans un mailing de prospection.

Si le client est intéressé par votre produit et qu’il veut avoir plus d’information, c’est qu’il demande à avoir encore plus d’informations et que vous devez encoure faire quelques efforts pour convaincre.

Mailing de prospection

Phrase 9 — « Avez-vous le budget pour… »

À ce stade, vous devez encore vous concentrer sur la qualité de votre offre ou de votre service. En posant cette question, vous risquez de donner l’impression que vous voulez passer prématurément en phase de négociation ou de vente.

10. “Vous comprendrez facilement que….

Cette formule condescendante ne vous apportera rien. Tant qu’un client n’est pas passé en phase de négociation ou de vente, il a la possibilité de demander des explications et des clarifications, même sur les sujets les plus évidents.

De façon plus générale et comme sur le sujet de « l’honnêteté », il faut éviter tous les points qui pourront être interprétés comme du jugement.

11. “J’ai estimé que vous étiez la bonne personne pour… »

À l’ère de Linkedin et de Google, cette phrase n’est plus acceptable dans un mailing de prospection.

12. Vous avez certainement un agenda chargé

Cette phrase aussi est une fioriture. Elle est inutile si vous avez commencé par une analyse du problème que connaît votre cible.

13. “Confiez-nous… » ou équivalent (« Accordez-nous »,  etc.)

C’est le titre du mail d’Aurélie. Il pose deux problèmes :

D’abord, il s’agit d’un appel à l’action placé en titre. Un appel à l’action doit encourager votre prospect à passer à l’étape suivant de la relation commerciale. Il doit donc être placé après un argumentaire convaincant.

D’autre part, Aurélie ne parle que d’elle. Il n’y a rien dans son titre qui fasse référence au problème de son prospect.

14. “Le ROI moyen des clients ayant adopté notre solution dépasse les 50 % tout en maintenant un taux d’acquisition net moyen supérieur à 12,5 %

Même si votre cible est du même métier que le vôtre, vous devez éviter le jargon.

15. “Connaissez-vous notre produit…

Encore une fois, vous démarrez la discussion en parlant de vous et non pas des problèmes du client.

Formulation bateau sous forme de question qui amène à des réponses expéditives déjà formatées dans nos esprits pour surmonter les sursollitation dans notre quotidien.

  • « Oui, je connais déjà » => poubelle
  • « Non, ça ne m’intéresse pas » => poubelle.

16. « Vous n’avez probablement pas pris le temps de lire mon précédent…« 

Le client n’a pas répondu à votre première sollicitation et vous décidez de faire une relance. L’ennui, c’est que vous êtes toujours fixé sur vous et non pas sur son problème.

De plus, avec cette phrase et l’emploi du probablement, vous confirmez à votre lecteur que vos mailings de prospection ne méritent pas d’être lus.

Il n’ira donc pas plus loin que cette phrase.

Le copywriting pour éviter les faux pas

La meilleure façon d’éviter tous ces faux pas, ça serait de se mettre au copywriting. C’est là que vous apprenez à rédiger des mails en suivant la structure AIDA. C’est ce que je vous dans cet article avec l’exemple d’Erwan.

Cyril s’est d’ailleurs contenté de supprimer le message alors qu’Aurélie n’a pas inséré d’option de désabonnement dans son mail.

Cyril est aussi un marketeur, et par empathie, il n’a pas voulu léser Aurélie.

Mais beaucoup de destinataires ne sont pas aussi bienveillants que Cyril dans ces cas là. En voyant ce type d’emails, il les les taguent comme des spams et compromettent ainsi les futurs envois d’Aurélie.

Aurélie est du genre à s’adapter très vite.

Elle considère que le résultat de sa campagne n’est pas un échec mais un enseignement.

Vu le faible taux d’ouverture et l’absence de click sur le lien de son agence et de ses produits, elle réalise très vite que c’est son écriture (titre + texte) qui pose problème.

Elle décide donc de travailler sur son copywriting en suivant une formation. En quelques semaines, ses mails ont une toute autre allure.

Elle passe moins de temps à traiter des gros fichier et elle personnalise beaucoup plus ses mailing en segmentant encore plus finement ses envois.

Et lorsque le prospect est pile poil dans sa cible, elle n’hésite pas à faire des mails personnalisés.

C’est ce qu’elle a décidé de faire avec Alexis, un blogueur au profil très proche de celui de Cyril.

Objet : Linkedin, la nouvelle terre promise des marketeurs

Bonjour Alexis,

Je me suis permise de consulter votre profil Linkedin et votre blog : alexis.marketing. J’ai adoré vos articles sur le storytelling d’une publicité Facebook et l’étude de la campagne des Petites Frenchies, c’est très instructif et de grande qualité. Le ton et les illustrations de l’ensemble des articles du blog sont dynamiques et originaux, j’ai été captivée du début à la fin.

En vous lisant, j’ai réalisé que de nombreux utilisateurs du réseau Linkedin pourraient être intéressés par la façon très personnelle que vous avez de parler de la publicité Facebook. Linkedin est encore largement ignoré des marketeurs français alors qu’une bonne partie de leur public s’y trouve (56% des E-Commerçants et 68% des infopreneurs français ont un compte Linkedin selon une étude Datastage de Janvier 2019) .

Nous avons aidé de nombreux spécialistes du marketing et des réseaux sociaux à se faire connaître auprès des professionnels Linkedin, un réseau qu’ils n’avaient pas l’habitude d’adresser.

Ils ont pu ainsi se trouver de nouveaux leads et élargir leur clientèle au delà de leurs canaux habituels.

Voici des témoignages de nos clients (celui d’Amandine devrait vous parler :).
Voici également une étude qui présente les engagements et les conversions obtenues par nos clients sur des domaines proches du vôtre.

Vous serez surpris.

Si vous souhaitez que je vous présente de vive voix d’autres exemples et les résultats obtenus (Engagement, Conversion, ROI) sur les campagnes menées. N’hésitez pas à me contacter par retour de mail ou par téléphone au XX XX XX XX XX.

A bientôt,

Aurélie Martinez
Adresse, mail, tel..

Aurélie a accroché l’attention d’Alexis qui a ouvert le mail et consulté les exemples et les preuves apportées. Chaque phrase a capté son intérêt.

Plusieurs raisons à cela :

  • Le titre évoque l’objectif d’Alexis de façon métaphorique : Linkedin, un endroit plein de prospects encore peu sollicités et vers lequel Aurélie va le guider
  • La lettre parle des désirs de sa cible : l’idée de terre promise où Alexis trouvera son public, la créativité et l’originalité des travaux d’Alexis, sa volonté de captiver son audience du début à la fin
  • Elle joue sur des ressorts émotionnels :
    • sa peur : Ignorer un canal de développement commercial aussi important associé au fait que d’autres marketeurs parviennent déjà à faire de la prospection sur Linkedin
    • sa curiosité : Comment ces personnes là ont-elles fait ?
  • Elle est personnalisée : Même si les autres lettres envoyées par Aurélie à d’autres infopreneurs et prestataires de services sont probablement très proches de celle-ci, elles contiennent toutes un élément spécifique à la cible. Ici, c’est un blog contenant des illustrations et un ton original.
  • Elle est spécifique dans ses arguments : la campagne des Petites Frenchies analysée par Alexis dans son blog, les témoignages personnalisés (Amandine), les constats généraux étayés par des chiffres (étude Datastage), etc.
  • La lettre parle de ce qui intéresse véritablement Alexis : son métier
  • Le service n’est abordé qu’à travers les éléments de preuve. Aurélie prouve qu’elle a bien aidé ses clients puisque ceux-ci en témoignent.
  • Le mail vient avec des informations à valeur ajoutée (une étude sur le bénéfices de Linkedin pour les métiers du service)
  • L’appel à l’action (le coup de fil ou le mail) indique au prospect qu’il aura une contrepartie (d’autres exemples et des données concrètes)

Grâce à son outil de gestion de campagne marketing, elle sait que ce mail a été lu par près de la 52% de ses destinataires sur ce segment de clientèle. C’est un taux d’ouverture exceptionnel pour un mail de prospection à froid.

Et le lendemain matin

Objet : RE : Linkedin, la nouvelle terre promise des marketeurs

Bonjour Aurélie,

Merci pour votre mail. La vidéo de témoignage d’Amandine Stevens est très impressionnante. D’ailleurs, j’ai déjà travaillé avec elle il y a quelques années.

Je vous propose que l’on échange par téléphone demain dans la matinée pour que vous me présentiez ces fameux taux d’engagement, de conversion et le ROI.

Je vous avoue que j’ai des interrogations sur la maîtrise des coûts d’une campagne Linkedin.

A demain?

Alexis – alexis.marketing

Bonne chance Aurélie 🙂

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